Laudario

Au XIII^e siècle, la chrétienté occidentale bouge sous la double influence de la prospérité urbaine et commerciale et d’un renouveau spirituel profond exaltant la pauvreté et un Dieu incarné, plus proche. L’Ombrie de François d’Assise, qui incarne tous ces mouvements, déploie alors des créations musicales nouvelles adaptées aux laïcs exigeants des villes : les Laudes spirituelles, écrites en italien – et non en latin – chantées sur les places publiques – et non dans les églises – et rassemblées en recueils, le Laudario. Celui de Cortone est un des plus précieux pour l’histoire de la spiritualité, de la musique et de la culture médiévales : c’est le premier texte connu dans lequel la langue italienne est à la fois écrite et mise en musique, et ce coup d’essai est un coup de maître, servi par une ligne mélodique claire, par la structure poétique de la ballade et par une langue courtoise merveilleusement délicate.